jeudi 5 février 2015

Y'a des jours où j'ai envie de tout plaquer


Image trouvée sur Google



J'écris rarement sous l'impulsion de la colère et du ressentiment mais là je suis arrivée à un stade où il faut que ça sorte.

Je fais le même métier depuis 15 ans maintenant et je l'adore : assistante en cabinet d'avocats.
J'ai fais mon apprentissage pendant deux ans avec des avocats plus ou moins sympathiques mais qui m'ont fait découvrir le métier.

Après je suis restée plus de huit ans dans le même cabinet. Une équipe jeune, des responsabilités acquises au fil des ans, une totale autonomie, mais le salaire ne suivait pas et quand ma vie privée a changé j'ai décidé que c'était maintenant ou jamais pour trouver un nouveau poste.

Les choses se sont faites très vite et en moins de 15 jours j'avais un nouveaux poste, payé quasi le double avec moins de  responsabilités et des horaires décents pour une jeune maman.
Le départ de mon ancien cabinet s'est fait dans la douleur, on sait ce qu'on quitte mais pas ce qu'on va trouver. Je sortais de ma zone de confort et j'étais morte de peur. Je quittais des gens qui m'avaient vu grandir (j'étais arrivée à tout juste 22 ans) et grâce à qui j'avais grandi. Je les estimais en temps qu'avocat et surtout en tant que personne et j'adorais le poste que j'occupais même si j'étais sous-payée pour ce que je faisais.


Je suis arrivée dans une moyenne structure, déchargée de toutes responsabilités. J'ai rencontré des gens formidables, retrouvé une ancienne collègue et amie mais j'ai surtout appris que dans ce genre de cabinet les avocats ont un ego surdimensionné et qu'il faut faire avec.
Un an après j'apprends que les associés pour qui je travaille vont quittés le cabinet mais ne m'emmènent pas. Du coup je me mets en quette d'un nouveau poste, plein de pistes s'offrent à moi. On me propose un poste le même jour où finalement les associés me disent qu'ils m'emmènent. Suivant ma conscience professionnelle, on ne mord pas la main qui te nourrie et bien que je conserve du ressentiment de cette période où je me suis sentie rejetée, j'ai refusé le nouveau poste et suivi mes avocats.

Ces avocats là ont toujours évolués dans de grandes structures ou tout était bien rangé dans des cases, l'administratif d'un coté et les avocats de l'autre, des filles à l'accueil qui ouvrent la porte et répondent au téléphone de 7h30 à 20h30...
Forte de mon expérience dans une petite structure j'étais contente de leur apporter mon aide sur tout un tas de domaines et être capable de gérer un incident réseau sans soucis.
J'ai appris à passer d'une conversation en française à une conversation en anglais car nous sommes rattachés à un cabinet anglo-saxon.
J'ai recommencé à faire le standard et ouvrir des portes...

Mais au final pour eux je ne suis rien. 

Dans mon ancien cabinet, nous déjeunions régulièrement ensemble, nous faisions des pots tous les trimestres, nous allions en séminaires, nous ne faisions pas le même métier mais ils avaient conscience que sans une bonne assistante le cabinet ne tourne pas.
Aujourd'hui on me fait bien comprendre que je ne suis QUE l'assistante et que je suis incapable de faire autre chose. Ils sont gentils en façade mais au fond me méprisent et je ne suis même pas sure qu'ils s'en rendent compte, car pour eux je ne suis qu'une employée interchangeable !

J'adore mon métier et même si j'en avais les moyens (on peut toujours rêver de gagner au loto) je n'arrêterai pas de bosser mais ces derniers temps j'y vais à reculons et heureusement que ma collègue est là car je ne supporte plus de côtoyer ces personnes qui se définissent par leur fonction et ne s'en sente plus pisser.
Heureusement je continue de voir mes anciens avocats adorés à l'occasion de déjeuners et je regrette mon ancien poste. Je donnerai tout pour pouvoir revivre ça avec mon salaire et mes horaires actuelles.

En attendant de trouver le poste de rêve je ronge mon frein car malheureusement il faut bien payer le loyer...

2 commentaires:

  1. pas simple comme situation.... quand le boulot devient un enfer, quand se lever même pour y aller un chemin de croix, le burn-out n'est jamais très loin. Je ne saurais que trop te conseiller de faire attention à toi et de t'écouter. Oui je sais c'est super facile à dire de mon côté confortable de l'écran; Mais je connais bien cette situation et la rapidité avec laquelle on peut plonger.
    ce serait quoi pour toi le job de tes rêves?

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    1. Un poste d'assistante polyvalente, faire autant de l'administratif, que de la compta, et la frappe, la frappe me manque terriblement. La compta est un jeu pour moi et ça me manque aussi !
      Je veux mon ancien boulot avec mon salaire actuel ;)

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